[3ème Cours] Etirer le temps.

Théodore entra dans la salle de cours. D'un claquement de doigts il ouvrit les stores qui rendait l'atmosphère assez sombre, mais même avec cette ouverture, la lumière n'était pas imposante. En effet, la salle de classe n'était pas vraiment exposée au soleil, c'est cela qui faisait son charme selon le professeur, mais les élèves n'était pas vraiment de cet avis! Après s'être assis à son bureau et avoir sortit la feuille de cours de la journée, Théodore jeta un coup d'œil à sa montre. Il était en avance, comme à son habitude. Cela faisait déjà quelques semaines qu'il n'avait donné signe de vie à ses élèves - ce qui avait du leur faire plaisir - car il avait été malade, et même si cette maladie n'était pas grave - ce qui n'avait pas du faire plaisir aux élèves xD - il n'avait pu quitter sa chambre.
Pour son premier cours de la nouvelles année (Je ne sais pas si on est en 2008 sur Melu, mais on est tout de même en mars!), il avait décidé d'attaquer une partie du programme qui lui semblait très intéressante! Il aimait accorder du temps - c'était d'ailleurs le cas de le dire - au travail fastidieux que requiert l'étirement du temps. Etant jeune, il avait très vite maîtrisé la technique, car il avait brûlé en un instant les barrières de la concentration. Rien de lui faisait obstacle au niveau de la maîtrise magique, même s'il ne maîtrisait pas parfaitement les éléments de sa maison, Volfia. Sa vocation de professeur lui était apparue tôt, non pas qu'il avait su qu'il voulait enseigner, mais plutôt qu'il voulait travailler dans le cadre de la maîtrise magique! Son côté pervers et sadique avait fait le reste: le rôle d'enseignant lui convenait parfaitement!
Un second coup d'oeil à sa montre fit savoir à Théodore que l'heure du cours arrivait maintenant à grands pas. Il décida donc de préparer la salle avant l'arrivée mouvementée des élèves. La salle fut séparée en parties carrées délimitées par un trait jaune au sol. Il y avait autant d'espaces d'entraînement que d'élèves, alors que toutes les tables, chaises... Avaient subitement disparues.
L'inscription suivante ornait le tableau:

Cour N°3: Etirer le temps.

Après quelques temps d'absences, le prof de Maîtrise Magique avait fini par réapparaître. Gaby ne savait si elle devait s'en réjouir : elle affectionnait tout particulièrement ce cours là; ou carrement être démoralisée : le prof, par contre, la mettait dans un état de crainte assez désagréable. Bref. Théodore était quand même le directeur de sa maison et elle ne pouvait pas manquer ses cours. Si jamais elle ne se pointait pas, elle était persuadée qu'elle aurait une excellente raison d'avoir peur de lui. C'était d'ailleurs la raison qui motivait sa présence ici, parce qu'elle n'aimait tout de même pas assez cette matière pour rester en présence de ce personnage particulièrement sadique. D'un côté, elle l'admirait. Il était très doué dans sa matière, et même dans les autres, elle en était certaine, mais quelque chose en lui l'effrayait. Pourtant, il lui ressemblait un peu. Elle n'avait pas encore ce côté totalement sadique mais elle ne voulait pas devenir comme lui. Peut-être que c'était ça qui lui faisait le plus peur. Peut-être que le personnage lui même n'avait rien à voir avec sa réaction. Une preuve : elle n'était ni effrayée, ni intimidée par Barkus, qui pourtant ressemblait beaucoup à Théodore côté sadisme et perversion.

La préfette resta longtemps devant la porte avant d'entrer. Elle avait envie de s'enfuir, de disparaître. Elle sentait de loin la présence du professeur mais n'en sentait aucune autre dans les environs. Elle n'avait aucune envie de se retrouver seule avec lui. Il n'avait pas de cible à part elle. Elle n'avait plus qu'à espérer que quelqu'un se dépêcherait d'arriver. Elle devait pourtant avouer que si un autre prof enseignait cette matière, elle ne se donnerait peut-être pas à fond. Elle faisait son maximum pour ne pas être la cible des railleries incessantes du Directeur de Volfia. Elle avait eu de la chance jusque là, mais le vent tourne, n'est-ce pas ?

Elle eut le temps de beaucoup réfléchir à la question mais, dès qu'elle entra dans la salle, elle oublia presque instantanément le professeur. La salle avait complêtement changée de disposition. Il n'y avait ni table, ni chaise, et la salle était découpée en sorte de cases délimitées par des traits jaunes. Au tableau, il y avait le sujet du cours. Etirer le temps... ça promettait d'être interessant ! Mais elle regrettait quand même d'être là. Subitement, la présence du prof réapparut dans son esprit. Elle restait plantée sur le pas de la porte, peut-être parce qu'elle ne savait pas où se mettre, peut-être parce qu'elle était tellement intimidée par Théodore qu'elle ne pouvait plus bouger. Ses muscles ne répondaient plus aux ordres qu'elle leur donnait. Elle entendait déjà fuser les remarques humiliantes. Elle préférait peut-être finalement être la seule à entendre ça. Au moins elle n'aurait pas à supporter les moqueries des autres. Remarque, personne ne l'approchait alors elle n'avait pas beaucoup à s'en faire de ce côté là.

* Je veux pas... Je veux pas... *

Des signes de stress étaient visibles. La jeune fille avait les mains moites et n'arrêtait pas de se tordre les mains. Elle avait un sourire crispé sur le visage et ne cessait de détourner les yeux. Sa respiration était un peu trop rapide et elle sentait son coeur cogner contre sa poitrine. Elle avait l'impression qu'elle allait s'évanouir. Pourtant, il n'y avait aucune raison médicale à celà, et puis, elle devait tenir le coup, sinon, qu'elle était la raison qui l'avait poussée à venir ici ?

Une jeune fille déambulait dans les couloirs. Elle avait dans quelques minutes à peine son cours de maîtrise magique qui commencerait mais pourtant elle ne semblait pas s'en soucier. Elle était en effet au premier étage et ne se dirigeait pas vraiment vers les escaliers d'après les apparences. Lyra était tout simplement loin d'être pressée...Le professeur, connu pour être l'un des plus effrayant de l'école, avait été en effet absent plusieurs longues semaines qui avait ressemblé à des vacances. Les élèves n'étaient donc pas pressés de le revoir apparaître. Mais bien sûr...un jour ou l'autre...c'était inévitable...il reviendrait rien que pour le plaisir d'étaler son savoir à ses élèves qu'il adorait torturer, de toutes manières possible. De plus, Lyra avait eu la mauvaise idée de ne pas être présente au cours du dernier cours que Theodore avait donné. La décision de se rendre au cours de ce professeur était elle une si bonne idée ? Evidemment...Mieux valait en rater un seul plutôt que plusieurs à la suite. Elle trouverait toujours une excuse valable.

Oui mais voilà, elle avait beau se triturer ses méninges, elle savait très bien que Theodore rejeterait avec un regard profondément humiliant son excuse qu'il ne trouverait en aucun cas valable. Et même si elle aurait la chance de trouver quelque chose qui pouvait paraître probable, il vérifierait l'information et verrait bien qu'elle était fausse. Elle décida donc finalement d'arriver en avance au cours, bien que cela ne l'enchantait pour le moins du monde, cela le calmera peut être rien qu'un petit peu. C'est ainsi qu'après une débandade dans le couloir bien étrange, les quelques personnes dans le couloir aperçurent la jeune adolescente courir vers l'escalier.

Quand elle arriva devant la porte, elle n'avait plus aucune appréhension. Elle avait pris la meilleure solution. En fait, la seule. Elle soupira puis entra dans la salle. Elle savait qu'elle était en vacances et que le professeur était souvent dans la salle avant le début du cours. Il n'y avait donc aucun risque qu'elle dérange. Elle regarda les rangs ou Gaby était déjà installée, seule. Elle se tourna vers Théodore. Peut être qu'après tout, il avait eu une maladie incurable qui l'avait fait oublier tous ces élèves ? Ne savait-on jamais ! Avec un petit sourire ironique, loin d'être de circonstance, elle tourna son regard vert clair vivement vers le professeur.

Bonjour monsieur .

Ce ne fut que ces mots. Aucune excuse. Après tout, qu'avait elle à avancer sa faute ? Elle se dirigea vers le bureau de Gaby, s'assit à coté d'elle, lui glissa un 'salut' puis commença à sortir ses affaires. Puis elle tourna son regard vers le tableau : étirer le temps ? Il n'y avait pas à dire, ce professeur avait vraiment des idées intéressantes. Le seul problème était sa démagogie pensa-t-elle avec ironie. Non, elle n'avait pas peur de sourire devant lui. Ce n'était qu'un humain et des droits protégeaient les élèves de Volfia, alors à quoi bon s'inquiéter pour rien ?

Solène était heureuse que les cours de maitrise magique reprennent. C'était si passionnant mais le prof était si sévère que beaucoup d'élèves le craignaient. Ce n'était pas son cas parce qu'elle avait compris au fond d'elle que c'était grâce à une discipline et une volonté inflexibles qu'on pouvait exceller et être le meilleur dans son domaine. Le but du professeur était de voir ses élèves y arriver et le but de la jeune fille était d'atteindre la perfection dans tout ce qu'elle faisait.
Solène se dirigeait vers la salle de cours et elle se concentrait déjà. Elle arriva au pas de la porte et s'étonna de ne pas voir les tables et les chaises. Elle se ressaisit rapidement en ce disant que c'était un test pour voir à quel point on pouvait être perturbé. La jeune fille entra, salua le professeur et les élèves comme si elle n'avait rien remarqué, d'un ton qui lui était naturel:

"Bonjour!"

Solène alla prendre place dans un carré jaune et attendit patiemment la suite, sans chercher à deviner ou à s'impatienter de curiosité pour avoir la suite du cours.

Maîtrise magique, hein?

Maverick était planté devant la porte de la salle de classe. Fallait-il entrer ou pas....
Cela faisait déjà 5 bonnes minutes qu'il était là, debout comme un idiot devant la porte de bois. Le nom de la matière le laissait perplexe. Etait-ce vraiment une solution pour lui permettre de controler son débit de magie?
Cependant, il se dit que rester devant le panneau de bois n'était pas mieux. N'ayant rien à perdre, il se lançat dans la classe, sluat professeur et éleves, et s'ass.... Il s'arreta net. Pas de tables, pas de chaises. Juste des carrés tracés sur le sol. Un sourire apparut sur les lévres de Maverick. In n'était pas au bout de ses surprises.
Il se dirigeat lentement dans un carré jaune, et attendit la suite tout en maîtrisant sa curiosité.

(Je viens quand même au cours, mais je ne posterai peut-être pas souvent, car je ne suis pas sensé être là... mais j'aime beaucoup ce cours^^)

Vayuhq s'arrangea pour réparer sa montre avant le prochain cours. Il irait punir celui qui l'avait déréglé plus tard, devant se rendre à son cours de maîtrise magique. Ne voulant pas arriver en retard comme la dernière fois, le jeune homme se dépêcha de changer d'étage et de se rendre à la salle de cours. En entrant, il s'aperçut qu'il n'y avait presque aucun meuble, seulement des carrés tracés au sol. Déjà quatre élèves étaient entrés: Gaby, Lyra, Solène, et un nouveau qu'il avait aperçut en cours d'astronomie un peu plus tôt. Il alla lui aussi se placer dans un des espaces vides. Pas trop proche des autres, mais pas trop loin non plus. Il déposa son sac sur le sol, de l'autre côté de la ligne jaune qui formait les carrés, puis attendit en jetant un bref coup d'oeil au professeur. Le jeune homme avait salué ce dernier d'un signe de la main et d'un bref "Bonjour". Les commodités n'étaient pas son fort.

Théodore ne leva pas la tête vers les élèves qui entraient dans sa classe. Décidément, il aurait du prendre une semaine de congé maladie supplémentaire! Pourquoi s'embêter à faire cours à ses... Elèves - si le terme pouvait les désigner, car ils étaient loin d'être de vrais élèves, studieux, attentifs... - alors qu'il pouvait se reposer tout en étant payé? A vrai dire il aimait tant sa matière qu'il n'avait pas résisté, mais maintenant qu'il voyait ces garnements pénétrer dans son antre... Il réfléchissait davantage, surtout quand Lyra passa la porte! Théodore se rappelait bien d'elle malgré ses quelques semaines de congés! C'était une élève qui ne réfléchissait pas avant d'agir, elle était à Volfia mais ne méritait pas l'honneur d'appartenir à cette maison! Parmi les autres élèves se trouvait Solène, une élève qui semblait plutôt aimer cette matière puisqu'elle faisait à chaque fois les devoirs et obtenait d'ailleurs des notes plus que respectables!
Après l'arrivée de cinq élèves, la porte claqua, faisant vibrer du même sort le bureau du professeur. Ce fut comme un pistolet marquant le départ d'une course pour lui, même si il connaissait déjà le gagnant! Il se leva et, de son regard glacial, fit le tour de la classe. Cinq élèves? Une misère comparé au nombre qu'en comptait l'école... Mais les autres n'avaient sans doute pas le courage de venir l'affronter dans son propre domaine! Ces professeurs "Moi, je suis ami avec les élèves", comme il les appelait lui faisaient honte, mais en plus d'être ridicules, il donnaient envie à ses élèves de ne plus venir! Un soupir plus tard, Théodore commença à parler:

Bien... Voici le troisième cours de Maîtrise Magique!
Comme vous avez pu le voir au tableau , il le désigna de la main, vous allez aujourd'hui apprendre à étirer le temps. Je suppose que personne ici ne l'a fait auparavant, cela risque donc de vous prendre beaucoup de forces, c'est pourquoi chacun d'entre vous doit se servir du jus de fuit qui est sur le bureau s'il ne se sent pas bien!
C'est clair? Je ne veux voir personne partir à l'infirmerie, regard noir vers Lyra, sinon vous vous souviendrez de ce jour jusqu'à votre dernier...

Commençons à présent!
Chacun doit se situer dans un carré jaune. Des coussins vont arriver sur vous à grande vitesse, en tombant du plafond. Vous devez les éviter, ce qui est impossible à faire en temps réel, donc, de toute votre concentration, vous allez devoir les ralentir le plus possible. Vous ne pourrez ralentir le temps que dans votre propre carré. Si vous essayez de le faire sans cette protection, vous n'y arriverez jamais car les structures du temps sont trop compliquées pour vous. De plus cela risquerait d'être dangereux.

Allez-y!

Des coussins commencèrent à tomber du plafond, apparaissant toutes les dix secondes.

HJ. Tout élève qui arrive de maintenant à la fin de la première page du sujet est en retard.. A vos risques et périls...

Solène avait écouté attentivement le professeur. Elle n'était déjà plus dans la salle dans sa tête mais dans l'espace restreint délimité par les carrés jaunes. elle réfléchissait à la façon d'éviter les coussins. Elle eut juste le temps d'esquiver le premier en faisant un pas en arrière.

*Il faut que je sois le coussin; comme dans les cours d'avant...*

pensa Solène en dirigeant son énergie sur les coussins. Elle en fit ralentir trois puis immobilisa presque les sept suivants.

*Je m'en sors pas mal... L'entrainement, ça paye! Je ne suis presque pas fatiguée.*

La jeune fille fit ralentir les suivants . Elle commença à sentir la fatigue et s'assit en tailleur sur les coussins. Pendant cet instant, elle en reçut quelques uns sur la tête. Solène reprit la maitrise des coussins. Elle continua à faire ralentir leur chute jusqu'à l'intervention du professeur.

Le cours commença, les élèves se turent. Le professeur toisa le peu de jeunes qui étaient venus assister au cours. Un peu qu'il semblait mépriser. Ensuite il commença les explications sur la matière d'aujourd'hui. Ce qui était bien avec cet enseignant, c'était qu'il faisait faire du pratique à presque chaque cours et Vayuhq lui en étant reconnaissant. Certes il pouvait effrayé de nouveaux élèves, pas étonnant, mais il ne devait pas être SI terrible. Juste exigeant... Après tout, s'il était si mesquin et sans coeur, Vayuhq n'aurait sûrement pas eut une aussi bonne note à son devoir du précédent cours.

L'hybride eut presque envie de lever les yeux au ciel lorsque le professeur annonça qu'ils devaient se placer dans les carrés tracés au sol. Il les prenait pour des enfants de primaire ou ce n'était que de l'ironie? Le jeune homme ne se posa pas la question, préférant ne pas s'attarder à cela. Ralentir des coussins? Il devait ne pas vouloir que les élèves se plaignent d blessures pour ne pas leur donner quelque chose de plus... dangereux. Enfin trève de plaintes, il fallait se mettre au travail. Est-ce que la maîtrise du temps avait des points communs avec le contrôle des masses et dimensions? Vayuhq le verrait bien et s'il rapetissait par erreur un coussin en timbre poste, il ne pourrait pas dire qu'i ne se servait pas des notions apprises.

La chute des masses cotonneuses commença peu après la fin du discours de Rhysmanorov, n'attendant pas que les élèves se préparent. L'hybride eut le temps d'en esquiver un avant de fixer son regard sur les autres qui venaient. Il commencerait par les regarder et les suivre du regard, ensuite il pourrait essayer une tentative avec les yeux fermés. Il fit une image mentale du coussin au ralenti et essaya de l'appliquer au véritable objet. La démarche fonctionna, mais de manière assez grotesque. Il fut ralentit de milli-secondes à peine, ce qui permis malgré tout une esquive en tassant la tête. La meilleure manière pour ne as marcher hors du carré était de ne pas trop bouger. Donc il ne valait pas la peine de sauter partout. Le jeune homme ralenti par la suite deux-trois oreillers à la fois, toutefois avec le même temps médiocre. Il faudrait qu'il pratique dans ses (très) nombreux temps libres. Au cours des minutes et à mesures que la pluie de polochons s'intensifiait, Vayuhq s'améliorait, passant des milli-secondes à 2, 5, 6, puis dix secondes.

Lyra sursauta à peine lorsqu'elle la porte claque violemment. Elle avait pensé qu'elle aurait eu un peu plus de temps pour retrouver le calme dont elle avait besoin pour avoir une concentration suffisante afin de réaliser les exercices demandés. Mais...rien ne se passait comme prévu dans cette salle. A croire que le professeur connaissait exactement toutes les pensées, toutes les habitudes de ses élèves rien qu'avec son regard. Regard glacial qu'il était en ce moment même en train de balader de Solène jusqu'à Gaby en passant par Lyra, Vayuhq et enfin Maverick. Bien sûr, cela se sentait, il était mécontent. Quel déshonneur pour lui de n'enseigner son formidable savoir qu'à cinq élèves. Finalement, il était bien plus prévisible qu'il ne voulait le faire croire. Seuls quelques mot semblaient tourner dans son cerveau : Volfia, honneur, maitrise magique, supériorité. Avec ces quatre mots, on pouvait résumer parfaitement le caractère de ce monsieur. Lyra soupira. Sans raison apparente. Juste pour elle même. Elle aurait préféré que la salle soit un peu plus remplie. Rien que pour son confort personnel. Il était bien connu qu'un professeur avec moins d'élève était d'autant plus exigeant. Pourtant...aucune loi ne pouvait permettre de justifier cette volonté. Après tout les élèves qu'ils soient entouré d'un ou de cinq autres élèves étaient toujours aussi intelligent ou bien débutant...

Pour ce qui concernait Lyra, elle se rangeait personnellement dans la deuxième case bien qu'elle ne l'aurait avoué à personne, pas même à Ewilan ou Dana. En effet, elle n'avait eu droit qu'à quelques cours de maitrise magique et il ne s'était pas vraiment révélé efficace pour l'apprentie magicienne. Bien sûr, elle adorait apprendre et surtout réussir mais souvent, sa concentration était insuffisante et Theodore se réjouissait probablement à l'avance de l'incapacité de ses élèves.
La jeune rousse se leva pourtant, se place dans un carré jaune et écouta les instructions du professeur. Alors qu'il venait de finir de parler, Lyra vit un coussin lui arriver dessus à plein gaz...Elle eut tout juste le temps de dévier sa trajectoire pour ne pas se le prendre en pleine tête. Jetant un coup d'oeil aux autres, elle vit qu'ils avaient autant de mal qu'elle au début. Elle détacha son regard et se concentra, et vida son esprit. Elle se prit quelques petits coussins sur la tête, n'ayant pas eu le temps de se baisser mais dès qu'elle se concentra, cela n'arriva plus.

Son premier essai fut invisible. En effet, le coussin ne ralentit pas d'un poil et elle du le dévier avec l'aide de l'air afin de ne pas se le manger. Mais au deuxième, elle fixa le coussin et réussit à ralentir en le fixant jusqu'à se faire mal aux yeux un tant soit peu. Ce n'était pas un grand exploit et Theodore ne s'était surement pas rendu compte que le coussin avait baissé son rythme mais ...Lyra l'avait bien senti et c'est bien cela qui comptait. Puis peu à peu, le coussin allait un peu moins vite à chaque essai. Parfois il y avait des rechutes, car Lyra avait bien du mal à rester concentré et elle était obligé de revenir à la bonne vielle méthode mais dans l'ensemble elle était plutôt contente d'elle même. Elle choisit de faire un dernier essai après deux qui furent infructueux avant d'aller boire la mystérieuse boisson du professeur qui d'après lui les aiderait. Elle choisit pour ce dernier coussin de le fixer puis de l'imaginer qui ralentissait puis jusqu'à s'arrêter. C'était bien entendu prétentieux de sa part mais cela marcha. Ce fut son meilleur essai...le coussin avait formidablement ralenti. Mais, exténuée, elle n'avait pas tenu sa concentration jusqu'au bout et finalement il avait repris sa vitesse initiale jusqu'à lui arriver au milieu du visage. Un peu sonnée, elle essaya de rester debout.

Elle reprit sa respiration puis, empruntant l'allée ou aucun coussin ne pourrait l'atteindre, elle alla boire deux gorgées de la boisson du professeur. Se sentant mieux, elle observa les essais de ses camarades.

Le professeur expliquat l'exercice. Ralentir des coussins? Possible? La plus part du temps Maverick n'utilisait sa magie que sous forme électrique. Ce serait alors tout nouveau pour lui. Rapide coup d'oeil vers les autres élèves. Ceux-ci ne semblaient pas plus surpris que ça. Pour eux, la magie était devenu quelque de parfaitement naturel. Pour Maverick, c'était encore tout nouveau et vraiment étrange. Il sourit. La magie devait perdre tout son charme lorsque que cela devient naturel...

Les premiers coussins se matérialisèrent brutalement au plafond alors que Maverick regardait encore les autres. Les autres élèves tentèrent de ralentir les projectiles tout en restant à peu près immobile. Pas Maverick.
Il se jeta dans les airs et roulat sur le sol. Le coussin l'avait éffleuré de peu. Mais qui avait dit qu'il n'y avait qu'un coussin? Des dizaines de masses plus ou moins molles apparurent sous la voute de la salle. Au départ, le primera esquivat habilement tous les coussins sans quitter le carré grâce à ses aptitudes physiques. Ce ne fut qu'après avoir reçu une dizaine de polochons sur la tête qu'il se décidat à employer la magie.

Ses premiers essais furent desastreux. Les coussins ne semblaient même pas frémir sous l'action de la magie. Les autres élèves semblaient s'en sortir sans problèmes, certains quittant la trajectoire des coussins presqu'en marchant. Maverick, lui, bondissait dans tout les sens, tout en usant de sa magie. Heureusement, un timide progré pointat le bout de son nez. Le primera arrivait à présent à esquiver la plupart des coussins, tout en restant comme il put dans le carré.

5 minutes après, il était sorti du carré jaune, la respiration haletante. Pouvoir admirer un plafond sans voir un coussin supersonique vous arriver dessus, c'était pas si mal en fait. Son verre de jus d'orange eu tout le mal du monde à réhidrater sa gorge aussi sèche que le Sahara. Il s'éffondrat sur l'un des sièges et commençat à reprendre peu à peu ses forces...

Théodore avait observé la scène sans bouger. Il avait pour habitude de se balader entre les tables lorsque les élèves faisaient leurs exercices, mais aucune table n'était présente dans la salle de classe en ce jour, et puis... Il n'avait pas envie de risquer de se prendre un coussin dans la figure. Il aurait bien sûr pu l'arrêter sans problème, sauf si plusieurs s'étaient dirigés vers lui... ce qui eut été fort possible avec plusieurs élèves maitrisant l'air dans la salle et le détestant. Peu à peu, les jeunes gens se mirent au travail. Ils commencèrent pas dévier les coussins avec leurs éléments ou alors en se jetant par terre, méthode plutôt méprisable d'après le professeur... Un être utilisant la magie ne doit en aucun cas se corrompre à user des forces physiques du corps humain.

Maverick! Vous vous êtes cru en cours d'EPS?

Il savait parfaitement que ce cours existait dans les écoles non magiques... Lieu où des gens allaient en cours sans savoir qu'ils étaient pleins de particules magiques. Lieu où des enfants rêvaient d'être sorciers sans même se rendre compte qu'à quelques pas de là des gens l'étaient! Ce n'était pas vraiment être "sorcier" comme racontent les livres de ceux qui sont aveugles à la magie, mais avoir conscience de ses pouvoirs! Dans le monde de Melusina, chaque être est pourvu de cellules magiques, mais peu s'en rendent compte...

Comportez-vous en tant que réel élève de cette école!

Peu à peu, le jeune homme arriva à maitriser sa concentration quelque peu afin de faire ralentir le coussin. D'ailleurs, les élèves de cette classe n'étaient pas très doués, même si certains se débrouillaient bien. Théodore rêvait de découvrir en son cours un élève parfait pour cette matière, un élève qu'il pourrait initier à l'art de la maitrise magique sans devoir perdre son temps avec les autres... Mais apparemment rien de cela ne comptait se produire!

Bien... L'exercice est maintenant terminé. Vous devez bien vous reposer en sortant de cette salle, sinon certains d'entre vous risqueraient de tomber dans les pommes après un effort physique trop important, regard lourd de sens vers Maverick!
Avant de partir, je voudrais savoir si vous avez des questions...

Le professeur fit le tour de la salle du regard.

Les coussins ne tombaient plus et Solène comprit que l'exercice était fini. Heureusement pour elle qu'elle s'était assise parce qu'elle s'était affaiblie et ça tambourinait dans son crâne. Solène se massait les tempes pendant que le professeur parlait. Le cours n'avait pas duré longtemps mais il avait été intense. La jeune reprenait petit à petit ses esprits avant de comprendre que le professeur faisait des réflexions à certains élèves.
Par ce côté, il lui un professeur de maths qu'elle avait eu sur Terre. Elle souvenait qu'il laçait la brosse du tableau sur le mur du fond de la salle de classe et des craies sur les élèves dissipés ou pour les envoyer au tableau. Il faisait peur à tout le monde mais au moins, les résultats étaient là. Solène eut une pensée pour son camarade de classe.

*J'espère que Maverick comprend que c'est pour son bien. Moi aussi, je suis passée par cette étape...*

Pour la jeune fille tout était clair. Elle secoua négativement la tête en répondant:

"Non monsieur. Aucune question."

Vayuhq s'arrêta quelques secondes avant la fin de la chute des polochons, faisant attention à sortir du carré pour éviter de recevoir ces derniers sur la tronche. Il n'était pas épuiser, mais préférait se ménager puisque c'était sa première tentative face à un tel exercice et il ne voulait pas être involontairement attiré par la gravité, vers le sol. Son meilleur temps s'élevait à dix-sept secondes de suspension pour un coussin, et huit pour plusieurs. Il estimait que c'était un résultat acceptable. D'accord ce n'était pas à en tomber par terre de stupéfaction, mais c'était correct pour un premier essai. Les coussins cessèrent de tomber peu après qu'il ait décidé d'arrêter, et le professeur leur annonça que l'exercice était terminé. I leur conseilla de bien se reposer en sortant du cours. Pourquoi se souciait-il de leur bien-être à présent? Ou était-ce de la bonté cachée? L'hybride doutait que ce ne soit le cas. Il voulait sûrement s'éviter des plaintes de professeurs ou de personnel de l'école qui diraient qu'ils étaient tous à moitié-mort en sortant de ce cours.

Sinon, l'enseignant demanda s'il y avait des questions. Était-ce encore un autre piège ou est-ce que Vayuhq ne commençait-il pas à trop réfléchir? Peu importe. Il en aurait peut-être eut des questions, mais il se demandait s'il ne pouvait pas trouver lui-même les réponses. Et puis mieux valait qu'il évite discussion avec le professeur pour le moment, bien qu'il ne doutât pas que celui-ci était très compétent dans sa matière, raison pourquoi il méprisait le fait que ses élèves ne soient pas aussi incroyables qu'il l'eût pensé. Solène fut, comme toujours, la première à répondre, disant qu'elle n'avait aucune question. Lui non plus d'ailleurs

"C'est normal si on est pas épuisé du tout?"

Là, c'était sorti tout seul. Et en plus c'était une question idiote. Bien sûr que ça devait être normal, l'exercice n'avait pas été si compliqué après tout non? Ni très dur, l'enseignant semblant en rester aux bases...

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