Contemple

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Ce jour de mars, il pleuvait des cordes. Le ciel était gris, et le vent soufflait si fort qu'il faisait trembler les vitres. C'est ce jour-là que Valentine trouva tout naturel de faire une petite balade. Elle n'était pas particulièrement joyeuse ni mélancolique, mais la jeune fille gardait toujours son air glacé.
La Primera poussa deux fenêtres, et elle sauta du premier étage dans une pelouse boueuse. C'était tout naturel pour elle, et l'idée de se faire mal ne l'effleura même pas. Elle atterrit dans la substance glacée et s'en arracha pour marcher un peu. La pluie crépitait sur le visage de Valentine. Elle adorait ça. Elle était en jupe courte bleue, et portait un haut bleu et blanc. C'était presque un uniforme de collège, sauf qu'il manquait la forme blanche au niveau du cou, pour la cravate ( cf Fruits Basket, tenue de Tohru ). Allant au rythme du vent, elle traversa toute la forêt, puis se baigna dans un lac gelé. Ses affaires furent trempées. Valentine, elle, fut épargnée, ce phénomène étant sûrement du à la magie.
Elle ne voulait toujours pas rentrer, même si le poids de ses vêtements mouillés était considérable. Sa jupe était si lourde que le vent n'arrivait qu'à grand-peine à l'agiter. La jeune fille décida de re-traverser la forêt. Ses souliers la gênaient, et l'embourbaient davantage tandis qu'elle progressait. Elle s'en débarrassa donc, et, pieds nus, ses habits pleins de boue, elle se laissa aller jusqu'à la fontaine au souhait. Là, elle s'assit sur son rebord et reprit son souffle. C'était quand même dur de progresser sous la pluie et le vent. Il n'était qu'une heure de l'après-midi, ce qui lui laissait du temps devant elle.
Et, par hasard, Valentine se dirigea vers le banc des amoureux. Elle eut un rictus cruel en voyant les mots d'amour gravés sur le bois. Prise d'une impulsion, elle cracha dessus et courut vers la forêt. Valentine s'écroula au bord d'un arbre et sanglota avec force. Les sanglots lui déchiraient la poitrine. Quand elle se fut calmée, elle essuya ses yeux rougis ( bien que la pluie les remouillât juste ensuite ) et se laissa envelopper par la boue. Là, elle se trouva si ridicule, dans son uniforme de petite fille sage troué, déchiré et sali. Ses cheveux blonds sûrement en bataille virevoltaient devant elle, jouant et dansant avec le vent. Elle décida de faire pareil, et se mit à danser dans la forêt. Un flot de paroles s'échappa de ses lèvres entrouvertes. Elle ne comprenait pas son sens, mais la mélodie lui paraissait magnifique, et Valentine était certaine que les paroles voulaient dire quelque chose d'important. C'est ainsi qu'elle arriva devant le banc des amoureux. Là, elle resta à genoux, sa chevelure flottant autour d'elle, jusque ce que la Lune arrive, avec la fin de la tempête.

Combien de fois était-il sorti la nuit ? Il ne comptait plus. Un jeune homme aux cheveux châtains et aux yeux ambre clair, presque de couleur or s'approcha. Ses trait étaient aussi fins que ceux d'un chanteur de visual kei. Il était vêtu d'un tee-shirt noir, d'un baggy en jean et d'une pair de all stars en cuir noir. Il portait sur son épaule une adorable petite fée aux cheveux mauve et à la peau blanche scintillant à la lumière de la lune. Ses yeux ressemblaient à deux diamants violets et ses bras et jambes étaient anormalement long et elle avait de petites oreilles pointues. quoi de plus normal, c'était la morphologie habituelle des fées. Il avait plu des cordes et les deux compagnons étaient trempés. Awen, la petite fée, était entre l'épaule et le cou de son ami. il faisait si froid. Kyô avait la faculté de s'habiller toujours de la même manière, quelle qu'en soit la saison. Il se les pelaient, bien sûr, en hiver, comme maintenant d'ailleurs.

"Awen-chan.. j'ai froid. rentrons à la maison."

Dit-il d'un ton assez impassible.

"Non, attends, écoutes !"

répondit la petite fée. Kyô écouta alors. un chant s'éleva sous la pluie. Près du chêne solitaire. L'endroit où Rosie et lui s'étaient embrassés pour la première fois. qu'est-ce qu'il avait donc avec la nostalgie en ce moment ? Rosie... Awen le sortit de ses pensées.

"Kyô-kun, à ton avis, qui est-ce ? Ca ne peut pas être une fée, je l'aurais senti !"

"Je ne sais pas, Awen-chan..."

cette mélodie était absolument magnifique. Kyô ferma les yeux un instant. Il sentait une aura qui ressemblait fort à une de celles qu'il avait ressenties avant. Lorsque la mélodie s'arrêta, Kyô se laissa guider par l'aura. morwenn ? non, c'était impossible ! Morwenn étit... et pourtant... il devait en avoir le coeur net. il s'approcha pour arriver près du banc des amoureux. Il n'y était jamais allé auparavant. Même avec Rosie. Il trouvait cela trop "cucul". Le "banc des amoureux". Manquait plus que la musique de tchaikovski ! Cependant, maintenant, il aurait donné n'importe quoi pour être au même endroit avec rosie. Il s'y approcha et découvrit une jeune fille, probablement élève à Mélusina. Ses vêtements trempés, sales, troués, bref. Et... avec un petit air à la Morwie... Il s'approcha doucement d'elle, puis :

"est-ce que tu vas bien ? Que fais-tu dehors à cette heure-ci ?"

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Valentine se demandait quelles étaient les paroles qui lui sortaient malgré elle de sa bouche, quand un jeune homme l'aborda. Elle sursauta et tressaillit. Le chant s'arrêta net.
Je... Oui, ça va. Je m'appelle Valentine, je suis à Primera.
Levant ses deux grands yeux bleus profonds, elle dévisagea ouvertement le garçon. La Primera remarqua d'abord la petite fée blottie dans le cou de Kyô. Elle vit ensuite ses oreilles pointues et son teint pâle. Son attention revint alors sur l'élève qui lui avait adressé la parole. Ses yeux brillaient d'une couleur peu ordinaire, et ses cheveux châtains miroitaient sous l'éclat de la pleine Lune. Ses vêtements, noirs et bleus, étaient tout à fait normaux. Il n'avait pas l'air d'être un ennemi non plus.
La jeune fille se releva et observa à la dérobée sa jupe courte trouée et salie, son haut boueux. La petite breloque en forme de fée qui pendait à son cou, elle, était parfaitement propre. Une sorte d'aura lumineuse l'entourait. Peut-être était-ce l'effet de la pleine Lune ? La Primera, gênée, se tut. Qu'avait-elle à dire ? Sa jupe normalement bleue avait l'air argentée, ainsi que son tee-shirt. Son teint clair était également étrange à la lueur de la nuit.

hj : désolée j'avais complètement zappé le sujet mdr ^^

La jeune fille sursauta. Kyô l’avait surprise. Il ne voulait pas. Il vit le visage de la jeune fille. Elle ressemblait à Morwie. Et cette aura… Serait-ce sa sœur ? Il se garda de le lui demander, étant trop délicat pour dire d’emblée : « Hey, tu serais pas la petite soeu de Morwie, tu sais, celle qui est morte, là ! ». La jeune fille se releva et le fixa de ses grands yeux bleus. Ses vêtements étaient tout déchirés et sales. Outre cela, elle était plutôt mignonne.

"Je... Oui, ça va. Je m'appelle Valentine, je suis à Primera."

Primera ? La même maison que Morwie, enfin. Cela ne voulait rien dire. Des frères et sœurs étaient parfois de maisons différentes. Même si cela impliquait une ressemblance de caractère. Il répondit, en souriant, de l’habituel ton jovial qu’il prenait. Celui qui savait si bien masquer toutes les blessures que le jeune homme se refusait à montrer.

« Je suis Kyô ! Kyô Sen’nyu. Libraire et ancien préfet de Férovia. Dis-moi, que fais-tu en pleine nuit, et dans cet état ? On t’a embêtée ? »

S’enquit l’hybride ange et fée qu’était Kyô. En effet, les alentours de Mélusina nétaient pas très sécurisants la nuits, surtout pour une jeune fille de son âge. Ce n’était pas pour rien que les élèves de Mélusina n’avaient absolument pas le droit d’y aller la nuit. Il y avait beaucoup d’infractions, bien sûr. Qui aurait cru que les élèves de cette école étaient de petites têtes blondes bien sages qui faisaient gentiment ce qu’on leur demandait ? Seul Kyô, qui était l’archétype du bon élève bien sage respectait le règlement. Lui aussi était rebelle, mais d’une autre façon. Rebelle dans le sens on il se refusait à suivre le chemin qu’on lui traçait. Rebelle dans le sens où il aurait fait n’importe quoi pour prouver qu’il n’était plus cette petite racaille des bas quartiers qu’il était à l’époque où il vivait encore dans le monde des humains. Et enfin, rebelle dans le sens où lorsqu’il n’acceptait pas son sort, il faisait tout pour le changer. C’était ainsi qu’il était parvenu à sortir des entrailles de l’enfer et à ressuscitait.

Et cette jeune fille ? Quel genre de personne était-elle ? Les qualités selon lesquels les élèves étaient répartis dans les maisons ne suffisaient pas à définir un individu. Chaque personne avait sa propre personnalité. Par exemple, Siley, le glandeur de service, avait été réparti à férovia alors que ces derniers étaient bien connus pour être des travailleurs acharnés… Un peu comme Kyô.

Awen, elle regardait la jeune fille. Elle n’avait pas connu Morwen et ignorait tout des horreurs qui avaient pu se produire à Mélusina. Elle trouvait valentine plutôt jolie, comme beaucoup des personnes à Mélusina. Quoi de plus normal, lorsque l’on était issus de familles elfiques, angéliques ou encore féériques ?