Melusina : L'école Féerique
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Melusina : L'école Féerique


 
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Shinobu Kaito
Vendeur à l'Epicerie
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Shinobu Kaito


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MessageSujet: Rencontre   Rencontre EmptyDim 27 Avr - 22:41

    Le soleil montait péniblement dans le grand ciel gris qui recouvrait l’horizon de sa masse triste. Et sur ce paysage étrange se levait un nouveau jour, avec mélancolie et incertitude. Kaito était épuisé, et plus que tout, son visage était empreint de cette tristesse si habituelle à ses yeux sombres. Nostalgique, il passa l’immense entrée de Mélusina, et rien que l’odeur des fleurs et la caresse du vent lui nouèrent l’estomac de remords terrifiants. Depuis combien de temps n’avait-il pas franchi ce seuil, et contemplé ce paysage ? De longues années défilèrent dans sa mémoire, comme un choc, comme s’il réalisait ses erreurs et ses rares moments de tranquilité. Pour la première fois. L’élève taciturne et renfermé qu’il avait été n’avait pas changé au point de renier totalement son passé. Il restait lui-même, plus que tout. Pourtant, il avait le sentiment d’avoir commis en ces lieux des péchés qui feraient en sorte qu’il ne se sente jamais réellement chez lui ici.

    La rue commerçante était un lieu bruyant et en permanente agitation. Beaucoup de gens déambulaient, de boutiques en boutiques, cherchant ce qui pourrait faire leur bonheur parmi les échoppes et les étalages. Les élèves de l’école y venaient en masse par des après-midi ensoleillées. Ils s’asseyaient à la terrasse du café et y buvaient, et y riaient. De cela, Kaito se souvenait aussi. Il avait fait partie de ses adolescents qui apprenaient à aimer la vie telle qu’elle est, sans se soucier d’autre chose que de vivre. Vivre. C’était un mot bien pesant dans la bouche du jeune homme. Il ne pouvait plus prétendre vivre, après avoir tellement côtoyé la mort par le passé. Il était juste l’ombre d’un homme violent et peu bavard, accordant foi uniquement à ce qui pourrait un jour lui pardonner les crimes et les horreurs d’une si courte vie.

    Seul. A cette heure, les élèves n’étaient pas encore sortis de cours. Il n’y avait qu’un homme seul et vagabondant, perdu, en éternel fraternité avec le silence. Kaito s’approcha de la boutique poussiéreuse qui était, par un hasard des plus indésirables, devenu la sienne. Abandonnée là depuis des années, cette charmante maison offrait à son regard sa façade ornée d’ébène et d’une peinture resplendissante malgré les années. La porte menait directement au magasin, et on lui avait indiqué qu’il n’aurait pas à payer de loyer pour ce qui concernait son logement, situé au-dessus de la modeste épicerie. Le précédent propriétaire semblait avoir pris le soin de laisser les produits à une place ordonnée et parfaitement logique à l’intérieur, et rien n’avait bougé depuis la visite des derniers clients, qui devait d’ailleurs remonter à longtemps. Très longtemps. La poussière attaqua les yeux et les narines du nouvel arrivant, lequel éternua discrètement avant de poser à terre une lourde valise noire. C’était donc sa nouvelle maison. Autant qu’il s’y fasse dès maintenant, même si cette idée ne lui plaisait pas.
    Kaito s’approcha du comptoir, et laissa glisser sa main sur le marbre fin qui le recouvrait. Un peu de poussière et de crasse vinrent se coller sous ses doigts. Il faisait frais dans la boutique. Il avisa de nombreux cartons qui se trouvaient dispersés un peu partout dans la pièce, et il entreprit de ranger ce qu’il y avait encore à ranger, et ce que son prédécesseur n’avait pas eu le temps – ou l’envie – de mettre en ordre, c’est-à-dire pas grand-chose. Cette personne qu’il n’avait pas même eu l’occasion de rencontrer était, d’après des rumeurs, un homme relativement sérieux et travailleur. Son quotidien semblait parfait pour Kaito ; quelqu’un de simple, qui ne cherchait nullement les embrouilles, et vivait seul et tranquille. Tout ce que voulait ce grand blond fraîchement débarqué, c’était un peu de solitude et de calme. Il avait besoin de faire la paix avec son passé, et avec toutes les choses difficiles qu’il avait vécu.

    Les mains qui tremblent, et la vue qui se brouille. Ce n’était pas la première qu’une telle sensation s’emparait de lui. Son cœur commença à battre plus fort. Il avait peur, peur de ce monde qui l’attendait dehors pour le forcer à lâcher des sourires hypocrites et des gentillesses sarcastiques. Il redoutait le moment où quelqu’un passerait la porte dans l’espoir de découvrir un vendeur poli et peu discret sur ses émotions. Tout ce qu’il voulait, c’était qu’on le laisse, ne serait-ce que quelques instants, le temps de retrouver ce qu’il avait perdu du plus profond de son âme ; lui-même. Il laissa échapper le carton à moitié qui ouvert qu’il tenait entre les doigts, et son contenu se déversa au sol, tels une dizaine d’objets en porcelaine finement travaillé. Les tasses, les coupes, les assiettes, se brisèrent à ses pieds comme autant de rêves morts, et d’années disparues. Kaito ne pleurait pas. Il ne pleurait plus depuis longtemps, depuis le jour où il avait découvert que la mort ne tenait qu’à un claquement de doigts. Il s’accroupit au sol, et ramassa lentement les fragments de la vaisselle. Sa main se coupa alors violemment contre un des débris, et soudainement, l’odeur du sang lui revint en mémoire. Cette teinte écarlate, cette mer de corps et d’yeux effrayés qui le fixaient pour ne jamais le lâcher. Il se rappelait distinctement son crime, abominable et impardonnable. Désormais, il n’implorait que la pitié divine, et le pardon. Il termina de rassembler les morceaux de porcelaine, et les jeta dans une poubelle. Tant pis. Il n’était que lui-même, pâle reflet d’un garçon des rues, tout juste bon à se battre et à faire couler le sang, qu’importe si c’était le sien.

    Il attrapa un fin mouchoir blanc qui traînait sur une table, et le plaça contre sa coupure, jusqu’à ce que le sang cesse de couler et d’imbiber le tissu de son opaque teinte rouge. La douleur n’arrivait même pas à lui arracher des larmes, ou à le faire grimacer. Cette sensation, il la connaissait. La main qui le brûlait, les dents qui se serrent pour réprimer un cri.

    Kaito ouvrit les rideaux épais qui cachait aux passants l’intérieur de la boutique, et regarda amèrement les élèves qui commençaient à se presser dans les rues. Sa valise gisant toujours dans un coin, il s’approcha du comptoir et commença à faire l’inventaire des produits déjà présents dans la boutique, lorsqu’un bruit le fit sursauter. Ce bruit…Il n’avait pas rêvé. A peine de retour dans cet univers féerique enchanteur que la réalité le rattrapait, et le saisissait d’effroi. Il avait peur, à nouveau. Peur de l’extérieur. Peur de ce monde brutal et violent, qui l’avait fait trop souffrir. Ce bruit. Un doux tintement de clochettes, et une porte qui s’ouvre. Quelqu’un venait. Sa tranquillité venait d’en prendre un coup, et il préféra ne même pas dévisager son client. Son premier. Et déjà, une petite voix fluette et enjouée lui adressait la parole, avec toute la sincérité et la bonté du monde, de quoi lui arracher le cœur d’émotions trop brusquement retenues.


[HJ : Mon Uke ? Tu vieeens ? : D]
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Akimoto Kyousuke
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MessageSujet: Re: Rencontre   Rencontre EmptyJeu 8 Mai - 20:47

[HJ: Désolé mon post va vraiment pas valoir le tien. ^^"]

Akimoto était arrivé il y a peu à Mélusina, il découvrait tout, le Hall, même les endroits les plus incongrus comme les cachots. Enfin, chaque choses qu’il découvrait était sinonyme d’émerveillement, il était en émerveillement perpétuel dira-on, mais s’il y avait bien une ombre au tableau, c’était son « handicap », ou plutôt cette « capacité » qui fait le bonheur des uns et le malheur d’un autre… en l’occurrence, ce n’était pas vraiment du malheur, mais plutôt de la malchance, il avait apprit à vivre avec ça et il s’y était fait. Et avait appris à peser en silence, et marcher avec ce poids. Et malgré tout, il montrait une façade joyeux, lumineuse. Il souriait presque en permanence, son visage était comme éclairé par un rayon de soleil, toujours. Son teint légèrement bruni était toujours aussi splendide. Et son sourire, faisait presque penser à une pub Colgate… toujours est-il que tout son entourage s’y trompait, pensant qu’il s’agissait d’un adolescent heureux, et épanoui, alors qu’au fond de lui il souffrait en permanence. On lui disait souvent « Oh, maintenant que tu es là, je me sens mieux, etc. » Mais ce qu’ils ne savaient pas ce que lui, chaque fois qu’il croisait quelqu’un il allait de plus en plus mal. Enfin, il avait la chance d’être assez fort caractériellement. Sinon, une personne normalement constitué aurait déjà sombré dans la folie, ou la dépression. Lui, il trouvait chaque fois un peu de réconfort dans quelques choses après. La nature, ou même un nouvel amoureux… (>.>) Enfin. Il… « Compensait ».

Mais là, il découvrait. Il y avait toujours autant de tristesses, malheurs dans les environs, mais il se sentait mieux, car la découverte, c’était ce qu’il préférait le plus. Découvrir des endroits, rencontrer des gens. Quitte à souffrir, autant vivre le plus possible, et profiter, malgré cette souffrance permanente. En l’occurrence, cela devait être son 3e jours à Mélusina, il avait fait le tour du Château, maintenant il voulait découvrir l’extérieur. Il allait donc dans la Rue Marchande, entrant, regardant, et parfois, achetant, il craquait. En l’occurrence, il avait fait quelques « folies », dans la boutique de vêtements par exemple, mais bon… Il se pardonnait… ( Very Happy) maintenant, il allait faire un tour à L’Epicerie, qui apparemment venait d’être ré ouverte. Il vit donc en arrivant, un maison encore délabré, et poussiéreuse.

¤En effet, elle vient d’être ré ouverte…¤

Il s’avança donc, et ouvrit la porte avec prudence. La sonnette produisit un son éraillé, montrant qu’elle était bien ancienne. Il avança donc et fut prit violement de spasmes, encore un désavantage de son « pouvoir », et la personne présente dans le Magasin était terriblement triste, et souffrait énormément. Tellement qu’il failli perdre connaissance sous la masse de peine, jamais il n’avait connu tel désespoir. Il avança un peu en titubant, puis se reprit, et se « colla » un sourire sur le visage. Il fit quelques pas, et vit un grand jeune homme blond, qui s’affairait, puis à quelques mètres de lui, il sentit une blessure s’ouvrir sur sa main. Cela devait être le jeune homme qui s’était blessé. Il soupira intérieurement, mais dit quand même de sa voix flûtée et rassurante, tout en faisant naître un véritable sourire, ou alors un petit sourire charmeur comme dirait les mauvaises langues… :


Bonjour ! Akimoto Kysousuke, de la maison… Primera. Enchanté de vous rencontrez!


[HJ: Sorry, l'est nul. T.T]
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Shinobu Kaito
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MessageSujet: Re: Rencontre   Rencontre EmptyVen 9 Mai - 19:30

    On eu dit que l’irréparable ayant été commis, Kaito se laissa aller à un doux silence pendant quelques instants, dans l’espoir de retrouver son sang-froid et de calmer les battements de son cœur. En réalité, il essayait simplement de fermer son esprit aux pensées malsaines qui y défilaient, comme autant de souvenirs et d’émotions. C’était trop humiliant de se retrouver impuissant, assis par terre, à regarder d’une façon implorante les fragments de porcelaine qui lui déchiraient la peau et faisaient couler son sang sur le carrelage. Sang ; encore et toujours, ce même sang qui avait provoqué ce changement brutal en lui. Le sang de ceux qui se croyaient innocents sans l’être réellement, pour la plupart. Toujours est-il que ce sang qui couvrait maintenant le sol le projetait dans un sombre passé, rythmé par un pouvoir incontrôlable et des horreurs indicibles. Il se rappelait la nuit, dans la rue, là où tout était sombre et où les rares lumières étaient pour éclairer les visages cruels des hommes. Ces hommes l’avaient réduit à l’état de fantôme rôdant dans les grandes avenues, croyant trouver de l’aide et un refuge, et terminant finalement la soirée avec le corps meurtri et la rage de se venger. Ils avaient abusés de lui et de sa naïveté enfantine, ils avaient tués sa candeur et la pureté de son regard, ils lui avaient enseignés la dure vie offerte à ceux qui avaient perdus leurs racines depuis trop longtemps. Il les haïssait. Et ce sang était là pour le lui rappeler.

    Kaito n’était pas cruel. On disait partout que c’était un garçon charmant, élevé par la tendresse des moines shintoïstes auxquels il avait été abandonné. On aurait put dès lors le considérer comme comblé par les manières et les délicates attentions de ceux qu’il était amené à considérer comme sa famille ; et dans un souci de rendre son enfance la plus douce qu’il soit, ils lui contaient chaque jour leurs aventures merveilleuses au sein des grandes villes du Japon, et les rencontres fabuleuses qu’on pouvaient y faire tout en se sentant réellement perdu au travers des foules et de la circulation. Kaito y rêvait, idolâtrant les gens « de la ville », comme ils avaient coutume de dire et écoutant avec passion les récits des moines. Cependant, cette période de rêvasseries n’était pas pour durer éternellement, et vint un jour où le jeune garçon se leva avec la ferme intention de ne plus se laisser uniquement bercé par des paroles. Il voulait connaître la vie que l’on menait, « dehors ». Cloîtré qu’il était dans ce grand monastère immuable, où le parquet grinçant avait contemplé des siècles de vies, il ressentait le besoin de fuir, aussi loin que ses frêles jambes d’enfant le lui permettraient. Et, malheureux inconscient, il avait réalisé ce rêve, tout en le brisant. Car si sa première escapade jusque dans la ville lui avait rempli le cœur de plus d’admiration encore qu’il n’en était déjà fait, les premières bagarres couvrirent rapidement son visage de bleus et de cicatrices. Il perdait un peu plus de sensibilité à chaque coup qu’il recevait, sans broncher, et commençait à se faire une idée de l’hypocrisie humaine alors que les moqueries lui retombaient dessus avec cruauté. Pourtant, il espérait encore pouvoir croire en cette ville qu’il avait autrefois aimé d’une ardeur acharnée, et qui avait laissée derrière lui ses rares souvenirs d’enfance.

    Désormais, Kaito ne croyait plus en rien, juste en l’imbécillité humaine et la douleur que lui procurait sa mémoire. L’amour, ce n’était qu’un tourment que certains osent ponctuer de ce qu’ils nomment encore « romantisme », un mensonge, que le cœur se créait ; il disparaissait bien vite la plupart du temps, quand il n’attendait pas que l’on s’y accroche un peu trop et que l’on se laisse finalement mourir pour lui. La religion, c’était la croyance en un Dieu que les miséreux aimaient à implorer et à prier, uniquement pour se donner l’illusion d’être écoutés. Quant à l’amitié, il ne savait pas ce que c’était, et n’avait jamais ressenti le besoin de se confier à quelqu’un. Au contraire, il préférait taire ce qu’il jugeait mauvais en lui, et laisser les autres croire ce qui leur plaisait.

    Pourtant, il arrivait que la réalité le rattrape, et que dans ce cas, il ne parvienne pas à trouver quelque chose à quoi se rattraper, quelque chose en quoi croire, ne serait-ce qu’un instant. De temps à autre, il était pris au dépourvu, incapable de se rappeler qui il était et ce qui le forçait à agir avec une conviction évidente. Et dans ces cas-là, il restait tout simplement agenouillé, posant la main ensanglantée sur le sol froid et essayant de s’emparer d’une issue qui pourrait le tirer de cette vie insignifiante.

    Qui était ce garçon ? Que faisait-il là ? Kaito aurait aimé sentir au plus profond de lui qu’il s’en fichait. Mais en vérité, la question lui brûlait les lèvres, sans qu’il ait pour autant besoin de la poser ; le garçon parla de lui-même, et se présenta avec une joie et un optimisme révoltant.


    – Bonjour ! Akimoto Kysousuke, de la maison… Primera. Enchanté de vous rencontrer !

    C’était probablement un japonais, d’après ce que son nom et son accent laissaient croire. Ce ne fut pas ce qui marqua le plus le jeune homme, à entendre cette petite voix adorable, et à voir ce grand sourire. Ce fut plutôt cette façon enthousiaste qu’il avait de parler, et cette étincelle qui donnait vie à son regard. De plus, il était à Primera. A nouveau, les souvenirs jaillirent dans sa tête, torrents de faux espoirs de désirs insatisfaits. La deuxième fois où il avait osé croire en l’amour tel qu’on le vantait dans les contes, la seconde occasion pour lui d’être trompé et blessé par ses propres sentiments. Il l’avait aimé, ce garçon à qui il ressemblait tant, un bel étudiant à peine plus jeune que lui, joyeux et toujours entourés d’une épaisse foule d’amis. Il respirait le bonheur, il regardait avec gaieté et aimait avec passion. Aimer. C’était futile et douloureux. Pourtant, il s’était surpris à en tirer du plaisir, tant ce sentiment de bonheur quotidien lui faisait oublier tous ses soucis. Finalement, cela s’était achevé sur une rupture difficile, après que, honteux de cette histoire, l’élu de son cœur le rejette brutalement, et le laisse seul face à tous ses problèmes et à tous ses remords.

    Le vendeur secoua légèrement la tête, comme pour chasser de son esprit toutes ces pensées, et ce fut à ce moment-là qu’il se rendit compte que la douleur dans sa main s’atténuait, pour finalement devenir comme inexistante. Intrigué, il regarda fixement l’endroit où la plaie venait tout juste de se refermer. Par magie. C’était certain. Etait-ce le jeune garçon face à lui, ou bien une simple coïncidence ? Etrangement, Kaito ressentait une aura bien particulière qui planait au-dessus du Primera. Pas quelques pouvoirs magiques que la plupart des élèves avaient développés à leur arrivé ; non, là, c’était différent. Comme une capacité passive, impossible à déterminer. Quelque chose qui agissait en silence, et faisait souffrir dans un bruit. Kaito ne pouvait pas en dire autant de ses propres pouvoirs, puisqu’il avait toujours fait le mal partout où cette atroce force s’était manifestée.


    – Bonjour. Je suis Shinobu Kaito, le nouveau vendeur de cette épicerie. Tu désires… ?

    Et, prononçant ces paroles, il s’était relevé avec lenteur, et avait posé le mouchoir imbibé de sang sur le comptoir, laissant à plus tard le soin de passer un coup de balais sur les restes de porcelaine. Il se contenta pour l’heure de repousser les débris du pied, afin de dégager le passage, et attendit impatiemment que son premier client daigne exprimer ce pourquoi il était ici. Kaito n’aimait pas particulièrement avoir de la compagnie, ce qui, pour un vendeur, pouvait paraître paradoxal, mais qui s’était finalement joint à ses habitudes. Il ne voyait personnes, et ses relations avec le monde extérieur s’arrêtaient aux genres de conversations qu’un vendeur antipathique et taciturne peut avoir avec ses clients ; c’est-à-dire, le strict minimum.
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Akimoto Kyousuke
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MessageSujet: Re: Rencontre   Rencontre EmptyVen 9 Mai - 20:02

Plus il s’approchait, plus il était dévoré par une sensation de froid, de vide, de souffrance… Tout ce que ce garçon ressentait, ou avait ressenti il était entrain de le respirer, l’absorber, ils commençaient à faire corps. Le flot était tellement puissant, que des souvenirs qui n’était même pas composer de toute ce qui faisait le désespoir se versait dans son esprit. Sa respiration s’était ralentie, il était véritablement écrasé, mais ne le laissait paraître. Peut-être par souci de garder cette image fausse de lui. Ou alors simplement par « politesse ». Aucune idée. Son sourire devenait de plus en plus crisper. Pour chercher autre chose à faire en attendant, en laissant passer le flot d’émotion, il commença a détaillé le jeune homme devant lui. Un beau blond, avec des reflets tantôts cendrés, tantôt lumineux. Un visage qui n’avait probablement pas vu l’ombre d’un sourire depuis de longs mois, voire des années. Il ne put s’empêcher de le fixer intensément, il semblait tellement désespéré. Il faisait un effort pour lui parler, il voulait être seul c’était évident. Mais il ne voulait pas partir, il espérait que quand même, grâce à sa « capacité » il pourrait l’aider un peu, quitte à en prendre un peu de sa personne. Ils restèrent plusieurs secondes sans parler, le blond était apparemment plongé dans ses pensées. Il devait se remémorer quelques souvenirs un peu plus heureux. Puis, comme avec un décalage il reçu un peu de ce qu’il éprouvait. Un amour passé, et détruit. La peur, l’appréhension de revoir quelqu’un qui ressemblait à cet amour que l’on perdait. Apparemment, c’est ce qu’il avait ressentit en voyant Aki’. Il se demanda quelques secondes s’il devait partir immédiatement ou alors…

Bonjour. Je suis Shinobu Kaito, le nouveau vendeur de cette épicerie. Tu désires… ?

Ah. Il faisait son travail. Bizarrement Aki était déçu, il avait espéré qu’il ressentait ce qu’il absorbait de lui. Des ombres passèrent furtivement dans ses yeux. Enfin. C’était normal. <Il hésita un peu puis dit :

Heu. Non, rien en particulier… mais…

Il s’interrompit quand il vit le tas de vaisselles cassées par terre. Il s’écria soudainement d’une voix implorante, comme si c’était sa faute :

Oh ! c’est de ma fautes ! Je suis désolé ! Vous étiez probablement entrain de tout installer quand je suis arrivé, je vous ai surpris ! Je vais vous aidez !

Il s’avança rapidement, mais trébucha. Et le temps fut comme emprisonné. Ralentit. Il tombait dans les bras de Shinobu qui avait eu le réflexe de le rattraper. Il se retrouva donc dans ses bras, contre son torse, et là, le temps s’étira, s’étiraaa ! Il n’avait plus de notions du temps…
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Shinobu Kaito
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MessageSujet: Re: Rencontre   Rencontre EmptyVen 9 Mai - 23:37

    Depuis combien de temps n’avait-il pas ressenti cette chaleur envahissant tout son être jusqu’à le faire frémir d’émotion ? A quand remontait la dernière fois qu’il avait senti un autre corps contre le sien, tout près, jusqu’à sentir ses os lui rentrer dans la peau et son parfum délicat lui monter à la tête ? Il n’aurait su se remémorer cette dernière nuit passé auprès de son bel amant, à le serrer toujours plus fort entre ses bras et à l’embrasser jusqu’à n’être plus fait que de cet amour qui l’unissait à lui. C’était une sensation étrange, à la fois repoussante et plus agréable que n’importe quels discours, ou n’importe quelle promesse. Pour cette fois, il n’avait plus été réduit à n’être que lui-même ; ils avaient été deux, pour ne former qu’une seule passion, et qu’une seule étreinte. Ils avaient été deux, amoureux et heureux, malgré le monde, et malgré toutes ces remarques qui auraient pu leur porter atteinte. Ce passé lui revenait subitement en mémoire, alors que le corps de Akimoto venait de s’effondrer dans ses bras, et lui procurer une nouvelle fois cette sensation qu’il croyait avoir oubliée, quelque part, au fond de sa mémoire.
    C’était tellement soudain, qu’il laissa tout d’abord échapper un petit cri de surprise. Lui qui espérait se terrer dans son silence et dans sa solitude, lui qui recherchait juste un peu de tranquillité. Et désormais, il y avait ce poids qui l’avait projeté en arrière, contre le comptoir, assis sur les jambes entremêlées avec celles du garçon qui avait fait renaître en lui les moments les plus doux de son existence. Quelques secondes avait suffit pour se souvenir de la tendresse des gestes de celui qu’il avait aimé ; ses caresses sur sa peau brûlante, et ses baisers charmeurs qui étaient seuls capables de lui redonner un peu l’illusion de vivre. Il suggérait son visage aux rêveries habituelles de Kaito, qui n’était alors qu’un simple étudiant en magie, comme tant d’autres ; et dès lors qu’ils se retrouvaient, la nuit tombée et l’excitante pensée qu’on pouvait les découvrir à tout moment, réapparaissaient les mêmes émotions que le lendemain leur promettait et que la veille leur avait offerte. Lentement, leurs lèvres s’effleuraient, dans une infinie douceur, et ils faisaient glisser leurs vêtements par terre, avant de se laisser aller à l’amour, avec cette même ardeur et ce même désir brûlant qui animait chacun de leurs gestes.
    Ces soirées étaient longues, et les plus agréables que Kaito avait pu connaître. Il lui semblait à chaque fois renaître sous une autre forme, sans avoir à se soucier des erreurs passées, et avec la seule ambition d’aimer, avec encore plus de ferveur de jour en jour. C’était la seule période de sa vie qu’il avait espéré ne jamais regretter ; pourtant, il arriva qu’à nouveau, tous ses espoirs se brisent, et déversent leurs cendres dans son cœur, pour y disparaître définitivement, ne restant qu’une sombre trace dans sa mémoire et qu’une triste cicatrice sur l’âme. Comme un chagrin enfoui qui refait subitement surface, comme une attente non comblée, comme l’objet de toute sa convoitise dans les bras d’un autre.

    Ce passé lui revenait tout aussi brutalement en tête, au moment même où il avait senti le jeune Primera basculer en avant et tomber dans ses bras, sur le carrelage, parmi les morceaux de porcelaine coupants qui entaillaient les avant-bras nus de Kaito. Il le tenait maintenant contre lui, incapable de bouger, tétanisé par la ressemblance frappante avec celui qu’il n’avait jamais cessé d’aimer, et en même temps à la recherche de ce sentiment de bonheur total qu’il avait été le seul à lui découvrir. Mais ces temps étaient révolus, et il devait maintenant vivre avec la certitude d’avoir perdu quelque chose de plus que cher ; quelque chose qui faisait partie de lui.

    Kaito reprit alors totalement conscience de ses moyens, et essaya péniblement de se relever, en soulevant le jeune garçon étendu sur ses genoux, tout contre son ventre, et que le choc avait surpris au point que les battements de son cœur s’étaient accélérés contre le corps du vendeur. Il sentait nettement le souffle d’Akimoto sur son bras, et cette position le gênait au point qu’il détourna la tête pour cacher ses joues rougissantes. Il entreprit ensuite de repousser le garçon, et marmonna quelques reproches à peine compréhensibles. La vérité était qu’il ne supportait pas que son premier client soit également celui qui lui remettrait en mémoire les instants délicieux qu’il avait pu vivre au cours de sa misérable vie. Cette même chaleur, et ce même souffle, mêlés au plaisir qu’il découvrait un peu mieux à chaque fois. L’un contre l’autre. Tout près.

    Se redressant, Kaito appuya sa main contre le sol, et le morceau de porcelaine lui rentra dans la chair, juste à côté de la première blessure. Il grimaça de douleur, et essaya de se lever. Akimoto ne bougeait pas, et dans un geste brusque, le grand blond fit malencontreusement tomber un autre carton qui traînait, en équilibre sur d’autres paquets. Il contenait une carafe de verre qui alla se briser sur le sol avec un bruit particulièrement désagréable, et Kaito soupira de lassitude. Quand allait-il enfin avoir la paix ?


    – Tu peux être fier de toi, lâcha-t-il au bout d’un moment, lorsqu’il eut réussi à se remettre debout et à retirer le fragment tranchant qui lui transperçait la peau.

    Le sol était jonché de milliers de morceaux de verre, de porcelaine, et d’autres produits renversés par la maladresse du nouveau venu et par l’incapacité à réagir du vendeur. Il avait honte de lui-même, et d’avoir laissé cette première journée devenir un véritable cauchemar. Non seulement les souvenirs qu’il avait essayé de cacher lui revenaient en pleine figure avec une violence phénoménale, mais en plus il régnait dans la boutique un bazar sans nom.
    Kaito lança un regard lourd de reproches au petit brun qui était toujours planté là, certainement tout aussi gêné que lui, et finalement, il commença à ramasser un à un les minuscules bout de verre et à les mettre dans la corbeille, les mains toujours couvertes de sang. Il tournait le dos à Akimoto, désormais, et sentait son regard posé sur lui, comme une désagréable impression. Il faisait mine de retourner à ses occupations, et d’ignorer superbement la situation dans laquelle il se trouvait seulement quelques minutes plus tôt. Pourtant, il ne parvenait pas à oublier la respiration rapide et discrète du jeune garçon tout contre sa peau, et cette chaleur qui l’avait envahi à nouveau, quand leurs deux corps étaient tombés au sol. L’un contre l’autre. Tout près.
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